Ces discussions ont débuté ce samedi 5 septembre, un peu après 10h, heure locale. Elles se tiennent à Bamako et dans les capitales régionales du pays, après le coup d’État militaire du 18 août dernier, et rassemblent l’ensemble des « forces vives du pays » : partis politiques, société civile et groupes armés signataires de l’accord de paix. Tous doivent poser les jalons de cette transition, sous la direction des militaires au pouvoir depuis plus de deux semaines.
Les concertations nationales sont supposées poser les jalons d’une transition, sous la houlette des militaires du Comité national pour le salut du peuple (CNSP). C’est le colonel Malick Diaw, premier vice-président de CNSP, qui a présidé la cérémonie d’ouverture des travaux, ce samedi matin, à Bamako.
« Depuis le 18 août 2020, nous arborons une nouvelle ère de l’histoire de notre pays, a déclaré celui-ci. L’agenda du Comité national pour le salut du peuple est donc clair et précis. Il s’agit de contribuer à la reconstruction de notre pays à travers la garantie de la poursuite du processus démocratique. Cela passe forcément par des réformes audacieuses, profondes. Le temps presse, il faut aller vite. Cette étape de validation des thèmes de référence constitue la première phase de pause des jalons sur le devenir de notre nation. ».
Plus de 500 participants ont répondu à l’invitation de la junte militaire : représentants des partis politiques de tous bords, syndicats, organisations de la société civile et groupes armés du Nord signataires de l’accord de paix de 2015, à l’exception des ex-rebelles de la CMA qui, tout en réaffirmant leur engagement à « collaborer avec le CNSP », dénoncent un « dilettantisme peu rassurant » dans l’organisation de cette concertation.
Le colonel Goïta absent
Les travaux ont commencé immédiatement après la cérémonie d’ouverture. Mais sans le président du Comité pour le salut du peuple, le colonel Assimi Goïta. Une absence que les représentants du CNSP ont refusé de commenter.
Le début de la concertation a d’ailleurs été perturbé par les jeunes du M5-RFP, le mouvement d’opposition qui a mené la contestation populaire pendant des mois avant le coup d’État. Les jeunes du M5 se sont plaints de ne pas être représentés dans toutes les commissions et ont ainsi commencé à élever la voix dans la salle. Une « tentative de sabotage », selon les militaires qui les ont autorisés à assister à toutes les discussions. Chacun a ensuite pu rejoindre son groupe de travail.
Plus de 500 participants
Tous les autres acteurs planchent donc, ce samedi, sur les « termes de référence » de cette concertation nationale, sur ses objectifs, à savoir, selon le document présenté par le CNSP, « les grands axes de la feuille de route de transition » : « l’architecture et les organes de transition » ainsi que la « charte de la transition ».
En clair, il s’agit de la durée de la période qui s’ouvre et qui devra aboutir à des élections législatives et présidentielle et, par conséquent, au retour à l’ordre constitutionnel.
Il s’agit aussi de définir la répartition des postes des dirigeants de la transition, entre civils et militaires. C’est précisément le nœud du conflit qui oppose, depuis le coup d’État, la junte au pouvoir et la Cédéao, l’organisation régionale.
RFI