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Guinée : Attention, il y a danger ! ( par Jacques Lewa Leno)

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Les violences qui ont démarré à Kankan, pourraient nous mettre dans une situation compliquée si rien n’est fait maintenant. Les violences, en présence du premier ministre, symbole de l’Etat. Symbole de la force publique. Les jeunes sèment la terreur et cherchent à détruire les fondamentaux de notre société. Ils sont déjà loin. Ceux qui agissent violemment, avec assez de liberté ont le soutien des seigneurs de haine. Ceux là, qui au service du système, ont opté pour le tribalisme. Ça ne les intéresse pas, l’idée de paix, si elle ne donne pas d’argent. Ça ne les intéresse pas, l’idée d’union, si elle peut les empêcher de voler. Ça ne les intéresse pas, l’idée de gouvernance vertueuse, si elle ne leur permet pas de mener une vie ostentatoire.

Ils ne devraient pas nous impressionner, quelque soit la situation dans laquelle ils se trouvent. Ils sont tous délinquants. Même quand ils sont ministres, ils aiment toujours se retrouver dans de petits souliers pour faire plaisir à un homme. D’ailleurs, ils ne doivent leur ascension sociale qu’à un homme pour qui, ils sont prêts à renoncer à la morale, à la dignité et à toute responsabilité vis-à-vis des leurs. Ils sont délinquants, même quand ils ont fait de hautes études et travaillent dans l’opposition à faire élire un homme. Un homme pour qui, ils sont déterminés à poser des actes parfois les plus ignobles. Ils préparent une vie de super citoyen riche, s’ils ne sont pas au service d’un projet communautaire.

C’est ce système qui nous gouverne et cherche à nous gouverner. Nous avons déjà eu droit à plusieurs joutes électorales tendues. Mais celles de 2020 sont particulières. Ceux qui sont si téméraires ont dû voter sous les balles le 22 mars dernier. Si rien n’est fait, le même scénario peut demeurer. Et c’est au détriment des pauvres qui voient leurs boutiques pillées, biens détruits sans qu’une action véritable ne soit enclenchée pour taire la bamboula de la bataille sauvage et faire résonner la trompette de la quiétude.

Ceux qui parlent de paix aujourd’hui, doivent certes être encouragés, puisqu’ils ne doivent pas se lasser d’en parler tant qu’ils ont de l’énergie. Mais on le dit aussi et cela doit être vrai, parler de paix ne suffit pas pour l’obtenir, si l’on ne travaille pas pour cela. Travailler pour la paix, signifie qu’on identifie clairement les sources et auteurs de violences. Travailler pour la paix signifie qu’on promeut la justice équitable. Travailler pour la paix, qu’on n’a pas peur de dire au plus fort qu’il fait du tort. Autrement, on parle dans le vent. Personne n’écoute, surtout en cette période de tensions.

La présidentielle de cette année, n’est pas pour résoudre nos problèmes. Avec n’importe quel vainqueur. Le prochain président, s’il n’est pas l’ancien, aura les mêmes difficultés de parler à tous les guinéens. Non pas qu’il ne le voudra pas, mais son discours pourrait être inintelligible. Pour l’ancien on sait, il pourrait continuer à encourager la division, éloigner tout le monde de l’essentiel, pourvu qu’il soit à Sékoutouréyah.

Jacques Lewa Leno, journaliste au groupe HADAFO MÉDIAS

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