Près de 6,5 millions de Burkinabè votent ce dimanche 22 novembre pour élire à la fois leur nouveau président, mais aussi l’ensemble de l’Assemblée nationale. Ils sont treize candidats à briguer la magistrature suprême, dont le chef de l’État sortant Roch Marc Christian Kaboré.
Le président de la Céni se réjouit du bon déroulement du vote depuis ce matin. Malgré quelques petits problèmes, l’ensemble des bureaux de vote ont pu ouvrir dans les temps. Le matériel manquant est en cours d’acheminement au besoin. Dans certaines zones, où la Céni ne pensait pas pouvoir ouvrir des bureaux, certains bureaux ont pu ouvrir. Et dans d’autres zones, principalement en raison de la situation sécuritaire, des bureaux prévus n’ont finalement pas pu ouvrir et certains ont même dû fermer.
Des bureaux vides à côté d’autres surchargés
Pourtant, durant la matinée, il n’y avait pas le même engouement qu’en 2015, où la participation avait été forte. Il y a même parfois même des situations un peu curieuses. Au lycée de Bambata, en centre-ville d’Ouagadougou, 6 bureaux de vote étaient quasiment vides en milieu de matinée, décrit notre envoyée spéciale à Ouagadougou, Carine Frenk. Et devant le bureau numéro 7, une longue file d’attente s’était formée et le président nous a expliqué que ça n’avait pas désemplit depuis six heures le matin.
Au centre de vote du lycée Saint-Joseph à Ouagadougou, on constate le même phénomène. La présidente de l’un de ceux-là, Bibata nous raconte qu’à l’ouverture ce matin, il y avait un peu de monde, mais depuis le flux d’électeurs est au compte-goutte. Le bureau d’à côté, lui en revanche fait le plein depuis ce matin. Mme Yarra, présidente du bureau, répond en plaisantant que « c’est la chance ! » qui explique ces différences d’affluence.
À l’école Franco-arabe de Ouagadougou,Wilfried, membre de la mission observation nationale Codel fait le même constat après avoir sillonné trois centres de vote pendant toute la journée. Il a remarqué une mauvaise répartition électorale entre les différents bureaux de vote. Il a aussi eu a gérer une altercation entre plusieurs délégués de candidats le matin. « Ça a un peu chauffé ce matin entre les délégués des partis en raison d’une vielle dame qui avait besoin d’aide pour se déplacer, témoigne-t-il. Certains délégués ne le voulaient pas. Donc, ils se sont disputés. Je suis intervenu pour calmer tout le monde et expliquer que la dame avait le droit d’être aidée. » Son travail se terminera à la fin du vote où il va devoir vérifier qu’aucun bulletins ne soient rajouté dans les urnes scellées avant le début du dépouillement.
Dans l’ensemble, l’ambiance est assez calme, rapporte notre envoyée spéciale à Ouagadougou, Paulina Zidi. Aucun incident majeur n’était à signaler à la mi-journée à Ouagadougou. Il n’y pas non plus de chiffre de la participation. Des observateurs croisés dans un bureau de vote du centre-ville confirmaient cette impression. Ils n’avaient pas constaté de leur côté de tension particulière.
Les bureaux de vote sont dans les clous : les urnes sont scellées et les représentants des candidats sont là. Il manque parfois du gel hydroalcoolique ou des enveloppes pour le dépouillement. Tout ce matériel est attendu dans la journée. Les responsables des bureaux se veulent de leur côté rassurants expliquant que cela n’empêche pas la tenue du scrutin.
Inquiétudes sécuritaires et légers dysfonctionnements
Dans l’ensemble, le vote se déroule dans le calme à l’intérieur du pays, raconte notre correspondant au Burkina Faso, Yaya Boudani. Même si quelques difficultés d’organisations sont à noter, notamment dans l’extrême-nord à Tin-Akoff où la population patiente. Le personnel et le matériel électoral n’ont pas pu quitter la localité de Gorom-Gorom pour des raisons sécuritaires. C’est dans la zone de Tin-Akoff que 14 militaires ont été tués dans une embuscade le 11 novembre.
Dans l’Est, certains bureaux de vote de Diapaga ont dû être fermés. Des hommes armés auraient menacé de représailles les conseillers des villages. Même les bureaux où le vote avait commencé ont du être fermés. Le matériel électoral a été ramené dans le chef-lieu de la province.
Sur le terrain, les forces de l’ordre sont massivement déployées pour la sécurisation du scrutin. L’objectif est de prévenir toute attaque de jihadistes qui tenteraient de perturber les opérations électorales. En raison de cette situation sécuritaire instable, près 6% des bureaux de vote du pays ne peuvent d’ailleurs pas ouvrir.
Il y a eu quelques dysfonctionnements dans la commune de Zianaré située dans la région Plateau-Central. Certains agents avaient du mal à maîtriser les différentes étapes du processus. Et des bureaux de vote n’avaient toujours pas reçu les feuilles pour les procès-verbaux. Selon le gouverneur de la région du Sahel, le colonel-major Salfo Kaboré, aucun incident majeur n’a été signalé de son côté. Du côté de Bobo-Dioulasso c’est le manque de matériel dans certains bureaux de vote qui a entraîné des retards. À la mi-journée, les fichiers concernant les législatives n’étaient toujours pas disponibles.
Quelques couacs au démarrage
À six heures à Ouagadougou dans le centre de vote de l’école primaire Toudweogo, dans le nord de la capitale, le premier électeur a voté à l’heure. Il s’agit de Mohammed Lemine, présent dès 5h30 pour glisser rapidement son bulletin dans l’urne avant la « bousculade ». Mais si ce bureau de vote a bien ouvert à l’heure, il semble l’exception puisque les cinq autres du centre n’accueillaient pas encore d’électeurs à 6h15. Quelques retards à l’ouverture étaient donc à signaler, décrivait . À l’École Charles Peguy en revanche, dans le quartier Tanghin, toujours au nord de la capitale, les trois bureaux du centre ont bien ouvert à l’heure. Pas de file d’attente pour voter, les électeurs arrivent petit à petit.
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