Ce lundi matin, les autorités fédérales éthiopiennes ont déclaré se focaliser désormais sur les procédures judiciaires contre les chefs du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et l’aide humanitaire. Addis-Abeba veut donner une image triomphante de sa campagne tigréenne. Des informations à prendre avec précaution.
Le pouvoir fédéral estime travailler désormais sur l’arrestation des chefs du TPLF, la restauration de la loi et de l’ordre, ainsi que sur l’aide humanitaire à destination des civils. Addis-Abeba souhaite organiser le retour et l’installation des réfugiés et déplacés, mais aussi relancer les services de transport et communication. Des infrastructures détruites par le TPLF, selon le pouvoir. L’État fédéral affirme que la prise de Mekele, il y a 10 jours, s’est faite sans victime civile ni destruction de propriété.
Des informations à prendre avec des pincettes. Même si les communications sont quasi impossibles avec le Tigré, des habitants de la capitale régionale ont affirmé que la ville n’avait ni eau, ni électricité, et toujours aucun service bancaire. Des témoins ont aussi vu des blessés et des morts, ainsi que des maisons détruites par des bombardements.
Des pillages signalés
Des éléments qui semblent confirmer ceux du CICR. Il y a quelques jours, l’organisation décrivait les pénuries de matériel médical dans le principal hôpital de Mekele, et notamment le manque de sacs mortuaires. Plusieurs sources parlent également de pillages réguliers, perpétrés notamment par les soldats fédéraux qui occupent la ville.
Le groupe de travail mis en place par Addis-Abeba sur le Tigré reconnaît des vols, mais l’institution affirme qu’aucun militaire fédéral n’y a participé. Elle parle du vide sécuritaire laissé par le TPLF avant l’arrivée de l’administration intérimaire nommée par le Parlement mi-novembre. Le groupe de travail pointe aussi du doigt la présence de soldats du TPLF en civils qui se cacheraient parmi la population.
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