Alors que le Front National pour la Défense de la Constitution, l’UFDG et ses alliés appellent à des nouvelles manifestations le 14 et le 15 décembre prochain, les femmes de Ratoma aussi veulent organiser une autre manifestation. Dénommée « marche de protestation en soutien aux habitants de Ratoma », cette marche partira du rond-point de Bambéto pour l’héliport de Bellevue. Elle sera rehaussée de la présence des femmes du principal parti d’opposition en Guinée, l’UFDG.
La manifestation vise à dénoncer les exactions des forces de défense et de sécurité dans la commune de Ratoma indiquent les organisatrices qui étaient face à la presse ce jeudi matin à Conakry. « En tant que femme et source de vie, nous avons décidé de faire une marche de protestation le 14 décembre 2020 pour soutenir les citoyens de la commune de Ratoma. Cette marche partira du rond-point de Bambéto à l’héliport de belle vue », a annoncé Fatoumata Binta Diallo, l’une des organisatrices.
La démarche n’a rien à voir avec l’investiture du président Alpha Condé prévue le 15 décembre et avec ou sans autorisation, la manifestation aura lieu. « Nous allons sortir le 14 décembre que l’on accepte ou pas nous allons marcher et montrer notre mécontentement. Nous n’avons pas besoin d’autorisation, une lettre d’information suffit », dira Maïmouna Bah, membre du bureau politique de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée.
Plusieurs quartiers de la commune de Ratoma ont connu des violences après la présidentielle du 18 octobre. Des nombreux cas de mort, des blessés, des arrestations ont été enregistrés. La situation est plus ou moins calme ces derniers jours, excepté à Wanindara où un agent en patrouille a selon le gouvernement été tué par des inconnus le 30 décembre. Depuis, le quartier est assiégé par les forces de l’ordre. Un jeune a été tué dans sa cour selon sa famille et les descentes musclées dans le quartier continuent. « Nous vivons dans une douleur perpétuelle, nous exigeons que des enquêtes soient menées afin que justice soit faite pour toutes les victimes ».
Les femmes saisiront l’occasion pour demander la libération des détenus qui croupissent en prison à l’attente de leurs procès.
Mamadou Bhoye Bah