Au cours de l’année 2020, la Guinée a connu de nombreux cas de viols, certains auteurs ont été traduits en justice. Toutefois malgré ces avancées, le fléau est loin d’être maitrisé. La couche féminine reste vulnérable, tout comme les personnes vivants avec handicap. Un défi majeur pour les autorités du pays.
Des viols mais aussi plusieurs autres formes de violences conjugales et domestiques. Difficile de faire un bilan global et tirer des statistiques complètes. Toutefois des cas ont particulièrement ému l’opinion en 2020.
L’un d’entre eux, c’est le viol et l’assassinat de Diaraye Sow à Samatran dans la zone de Dubréka. Sur la toile, mais aussi à travers une manifestation, justice est réclamée pour la victime tout juste admise au BEPC. Sa dépouille a été retrouvée abandonné sur des rails au mois d’octobre, certaines parties du corps introuvables.
Fin mai, une fillette cette fois âgée de seulement 2 ans est victime de viol à Conakry. Le présumé auteur sera appréhendé et déféré au tribunal pour enfant de kaloum, car il s’agissait d’un mineur. L’autre cas qui a marqué les esprits, c’est le viol collectif sur une fille de 15 ans à Mali Yembering dans la région de Labé, au mois de novembre. Trois des cinq présumés violeurs sont alors arrêtés et placés sous mandat de dépôt.
La seule bonne nouvelle, c’est donc cette petite avancée enregistrée sur le plan judiciaire. A Conakry, la brigade spéciale de protection des personnes vulnérables par exemple annonce régulièrement l’arrestation de personnes accusées de viol sur mineur. Pas plus tard qu’en début décembre, trois cas ont été présentés à la presse.
2020, c’est aussi les violences conjugales. En juillet dernier, une femme d’une vingtaine a été violemment battue par son mari à Madina Boussoura, dans la commune de Matam. D’autres n’ont pas pu survivre pour raconter ce qui leur est arrivées. C’est notamment la jeune dame M’Ballia battue à mort le 15 novembre par son mari, un gendarme qui a tenté de précipiter sans succès l’enterrement du corps, et qui est finalement appréhendé après quelques jours de fuite.
Au même mois de novembre, un autre conjoint, un huissier de justice cette fois, s’en prend à Aicha Bah âgée d’une cinquantaine d’année. Elle non plus, ne s’en sortira pas. A cette longue liste, s’ajoute la maltraitance des domestiques.
Toutes ces violences ont été dénoncées à l’occasion de la journée internationale des violences à l’égard des femmes, le 25 novembre, suivi des 16 jours d’activismes sur les VBG (violences basées sur le genre).
Différents acteurs interviennent pour aider les femmes en difficulté. Mais avec l’absence d’une synergie d’action, le manque de moyens financiers et logistiques pour la prise en charge des victimes, et un faible taux de condamnation, on est loin du bout du Tunnel.
Toutefois, le ministère des droits et de l’autonomisation des femmes mis en place en juin 2020, promet de poursuivre les actions pour la protection des femmes et leur insertion à travers notamment les centres d’autonomisation.
Le département de l’action sociale et des personnes vulnérables est également sur la même lancée. Il a continué cette année malgré le contexte de crise sanitaire, le combat contre les Mutilations Génitales Féminines avec des plaidoyers à l’endroit des leaders communautaires et religieux, pour l’abandon de la pratique.
La situation des albinos et des personnes vivants avec handicap est un autre défi. Cette couche reste confrontée à plusieurs difficultés, notamment le problème d’accès à l’éducation et à l’emploi, bref leur insertion sociale est loin d’être une réalité.
Fatoumata Condé