L’agriculture est l’un des secteurs les plus affectés par la pandémie à coronavirus en Guinée cette année. Plus de 5.000 tonnes de pomme de terre ont pourri à travers le pays à cause de la fermeture des frontières. Ceux qui évoluent dans la culture du chou ont eux aussi perdu près de cinq milliards de francs guinéens. Dans le grand Conakry plusieurs hectares de cultures maraichère et des plantations ont été détruits. En haute guinée des efforts de plusieurs années de nombreux éleveurs ont été anéantis par des autochtones pendant la crise post-électorale.
La covid-19 a frappé de plein fouet la vente des produits agricoles dans les régions de Mamou, Labé et Mali Yimbéring notamment. D’importante quantités de pommes de terre et de choux récoltées dans ces préfectures n’ont pu être exportées à cause de la fermeture des frontières terrestres. Près de cinq mille tonnes de pomme de terre ont donc pourri dans ces villes. En ce qui concerne le chou, les pertes avoisinent les cinq milliards de francs guinéens. Malheureusement ces paysans n’ont jusque-là bénéficié d’aucun accompagnement dans cette rude épreuve. Par contre, 19 groupements de koumban, dans la préfecture de Kankan ont bénéficié de kits sanitaires et d’intrants agricoles de la part du ministère de l’agriculture. Cette année la commande d’engrais passée par la Guinée n’a pas été livrée à temps. C’est donc avec un retard que la chambre nationale d’agriculture a fait la répartition entre les services décentralisés dans les régions et préfectures. Dans la région du Foutah, de nombreux producteurs attendent toujours la distribution de ces intrants pour engager une nouvelle campagne de culture de la pomme de terre.
Dans la région de la basse Guinée notamment à Coyah, Dubreka, Forécariah et Kindia, plusieurs hectares de culture maraichères, des plantations ont été incendiés par des inconnus.
2020 a été assez difficile pour les éleveurs basés à koumban dans la préfecture de kankan. Une grande partie de leur bétail a été abattue par des autochtones à l’aide de fusils de chasse suite à la crise post-électorale. Selon la Direction préfectorale de l’élevage, 38 ovins, 15 têtes de bœufs une centaine de caprin ont été tués, 4 hangars détruits. Les victimes elles parlent d’au 300 bœufs tués, le reste contraint à se retrancher dans la brosse et les domiciles des éleveurs saccagés.
Dans le grand Conakry de nombreuses fermes avicoles et des usines de fabrication d’aliments pour volailles ont payé les frais.
A Dubreka la ferme avicole de l’opérateur économique Alsény Barry a été fermée le 23 novembre par le gouvernement guinéen avant de rouvrir quelques jours plus tard. 50.000 têtes de poussins et 45 emplois auraient été sacrifiés si la décision avait été maintenue.
Nimatoulaye Baldé