Thierno Maadjou Bah, Sidy Diallo et Ibrahima Sory Lincoln Soumah, tous journalistes à la radio nostalgie, ont été condamnés par le tribunal de première de Kaloum à deux mois de prison assorti de sursis et une amende de 500.000 francs guinéens pour diffamation ce mercredi 13 janvier 2020. Ils ont été jugés sur la base du code pénal ce qui n’est pas du goût des associations de presse. Le président par intérim de l’Union des radios et télévisions libres de Guinée se dit outré et dénonce l’assassinat de la loi sur la liberté de la presse.
Sur les Grandes gueules, Aboubacar Camara, a confié que cette décision de justice a des conséquences néfastes. Pour lui, la liberté de la presse est enterrée. C’est pourquoi il faut se mobiliser pour la défendre. « Me Salifou Beavogui nous a confirmé que l’arrêt a été rendu sur la base du code pénal. Ce qui est très étonnant car il est dit qu’en droit nul n’est censé ignorer la Loi. Alors qu’en matière de droit il y a un principe général qui dit que la spécificité prime sur la généralité. En l’espèce, c’est la loi L002 sur la liberté de la presse qui doit s’appliquer. Au-delà de L’URTELGUI, nous sommes en train de nous concerter avec les autres associations de presse. Le Syndicat va faire une déclaration ce matin à la maison de la presse et une autre à l’intention de la HAC et de l’opinion nationale et internationale. Nous pensons que la Haute Autorité de la Communication doit réagir car elle est la croix de transmission entre les journalistes et les usagers de la presse. Ce qui se passe est très inquiétant, la presse est en deuil parce qu’on vient d’assassiner la loi sur la liberté de la presse. Tous les journalistes doivent se lever pour dire non ! Nous ne pouvons l’accepter, ça ne peut pas passer… ».
Le président de la Haute Autorité de la Communication estime aussi que c’est la loi sur la liberté de la presse qui devrait s’appliquer. Il envisage d’alerter le ministre de la justice pour revoir la situation.
Mamadou Bhoye Bah