Une dizaine d’habitations sont en cours de démolition à Kenindé dans la préfecture de Dubréka. Les occupants de ce site ont été déguerpis sous prétexte qu’ils habitent sur des domaines appartenant à l’Etat. Ces victimes disent pourtant avoir acquis légalement ces terres. Ils demandent à l’Etat de les rétablir dans leur droit. Ne sachant plus où aller, ils vivent à la belle étoile.
Plusieurs familles ont été surprises ce jeudi 29 janvier en voyant des bulldozers ravager leurs maisons situées à Kénindé. L’occupation anarchique des zones réservées de l’Etat est le seul motif de ces déguerpissements. Les sinistrés ne cachent pas leur indignation. « Ce qui est écœurant dans cette histoire, ils viennent cocher et ils ne laissent même pas 24 heures aux gens. Ils viennent cacher les bâtiments sans informer les propriétaires. C’est dans quel Etat nous sommes maintenant ?», s’interroge Ibrahima Camara, l’un des sinistrés.
Ce sont des bâtiments de tout genre qui ont été détruits ajoute une autre victime. « Pour moi c’est une maison de quatre chambres, salon, deux douches, un magasin et une cuisine. Il y avait des étages ici aussi par-là, des duplex de l’autre côté, ils ont tout détruit », déplore M’Mah Touré.
Certains sinistrés tentent de récupérer quelques effets moins endommagés. Ils disent pourtant avoir acquis légalement ces domaines. Un homme d’une cinquantaine d’années en larme dit avoir travaillé plusieurs années pour se construire une maison aujourd’hui mise à terre. « J’ai travaillé dur pendant quinze ans en cassant des cailloux pour obtenir du gravier que je revends. C’est dans ça j’ai réussi à construire cette maison et on vient tout détruire. Nous demandons à l’autorité de nous venir en aide… ».
Pour l’heure, rien ne leur a été dit sur une quelconque relocalisation ou indemnisation. Ils ont tout simplement été sommés de quitter les lieux. « On ne peut rien faire face à cette situation et nous demandons à l’Etat de nous indemniser. C’est le seul recours possible, car je sais qu’on ne va plus nous relocaliser ou nous dire de revenir sur ces lieux. Mais il est possible de nous indemniser et c’est ce que nous demandons…», dira Massa Goepogui, un autre sinistré.
Les sinistrés craignent à présent pour leur propre sécurité, puisqu’ils dormiront désormais à belle étoile.
André Mossié Millimono/ Bhoye Bah