Des mineurs interpellés en marge des violences survenues lors du scrutin présidentiel du 18 octobre 2020 ont été jugés ce vendredi par le tribunal pour enfant. Ils sont poursuivis pour attroupement, fabrication illégale d’armes légères et menace. Des accusations rejetées en par ceux-ci. Au terme des débats, certains ont été condamnés, d’autres relaxés.
Ils sont tous des garçons dont l’âge varie entre 12 et 17 ans. Il sont apprentis chauffeur, mécaniciens, soudeurs ou encore boulangers, tous arrêtés par les agents des services de sécurité. La plupart étaient logés dans un bâtiment inachevé au quartier Bailobayah sur instruction disent-ils de leur maître. Le procureur s’étonne de leur retrouvaille au même endroit, pour un temps bien déterminé avant de s’interroger pour quel but ? « Nous travaillons dans un lieu où se trouve des garages, des ateliers et comme il y avait de la tension dans la zone, mon maître Aldiouma Diao m’a dit d’aller m’abriter dans un immeuble à côté. C’est dans cet immeuble que la femme qui prépare pour nous se trouve. Nous avons fait 1 jour, le lendemain à 17H, des policiers ont défoncé les portes pour nous arrêter. Ils ont fouillé toute la maison, ils n’ont trouvé aucune arme, ils ont pris nos téléphones, notre argent, ils nous ont arrêtés » répond un des mineurs accusés.
L’autre fait mis à leur charge, c’est la menace contre des personnes qui n’appartiennent pas à la même ethnie qu’eux. « Comment pouvons-nous menacer quelqu’un que nous n’avons jamais vu, que nous n’avons jamais connu ?» rétorque un autre.
Illiassa Barry appelé en 6e position pour répondre aux questions du juge, le procureur sollicite du tribunal la comparution d’Amadou Diakité à côté de son compagnon d’infortune. Aussitôt à la barre, Me Christophe Labbilé Michel attire l’attention du tribunal que ce dernier n’avait pas atteint ses treize ans lorsqu’il avait été arrêté brandissant ainsi son extrait d’acte de naissance. Le juge N’faly Sylla ne tardera pas à prendre acte et à mettre l’enfant à la disposition d’un centre d’accueil pour une réinsertion sociale même si certains avocats de la défense ne sont pas favorables à cette décision.
Au terme des débats, 6 des 20 mineurs accusés d’attroupement, de fabrication illégale d’armes légères et menace ont été condamnés à 5 mois de prison, 7 condamnés au temps mis en prison, 5 ont bénéficié d’une ordonnance de non lieu, 1 d’une excuse légale de minorité.
Saidou Lébèré Baldé