Au Niger, près de sept millions et demi d’électeurs sont appelés aux urnes pour le second tour de l’élection présidentielle, ce dimanche 21 février, qui oppose le candidat Mohamed Bazoum du PNDS, parti au pouvoir, à l’opposant et ancien président Mahamane Ousmane. Le président sortant, Mahamadou Issoufou, qui ne se présente pas au terme de ses deux mandats consécutifs autorisés par la Constitution, laisse entier à son successeur deux défis majeurs: la lutte contre la pauvreté et la lutte contre le terrorisme jihadiste.
Cette journée électorale a été marquée par la mort de 7 membres de la commission électorale, tués dans l’explosion de leur véhicule sur une mine. Trois autres personnes ont été gravement blessées.
Le drame s’est produit ce dimanche matin, jour de vote pour la présidentielle, dans la commune rurale de Dargol, dans la région de Tillabéri dans l’ouest du pays.
Jusqu’à l’annonce de ce drame, la journée de vote se déroulait sans incidents.
À la mi-journée, dans le bureau de vote de Niamey – dans l’école C.E.G.VI de Niamey- où se trouvait notre envoyée spéciale, Magali Lagrange, le scrutin se déroulait très calmement. Il n’y avait pas foule, contrairement à l’ouverture où des files d’attente se sont formées dans d’autres bureaux de vote que nous avons pu voir. Quelques personnes entraient et sortaient au compte-gouttes des bureaux de cette école. Des membres des forces de sécurité étaient visibles.
Un membre du bureau numéro 7, qui compte plus de 400 inscrits, nous expliquait qu’il y a eu peu d’affluence depuis ce matin, en tout cas moins qu’au premier tour, dans ce bureau. Selon lui, le 27 décembre dernier, il y avait, à la même heure, des files d’électeurs dans la cour.
Il y a parfois eu un léger retard à l’ouverture des bureaux -prévue à 8h00 – quelques minutes, juste le temps de finaliser les tous derniers préparatifs.
Les bureaux ferment théoriquement à 19 heures mais ils doivent rester ouverts pendant onze heures d’affilée. Leur fermeture dépendra par conséquent de l’heure à laquelle les opérations de vote ont pu débuter.
Le président Mahamadou Issoufou a voté
En milieu de matinée, le chef de l’État sortant est venu, lui-aussi, mettre son bulletin dans l’urne. « C’est un grand jour », a déclaré à sa sortie du bureau de vote, Mahamadou Issoufou devant la presse, tout en soulignant que le Niger est confronté à de nombreux défis qui nécessitent, pour pouvoir les relever, des institutions démocratiques fortes.
« L’alternance est en marche. L’alternance pacifique qui a manqué au Niger, depuis des décennies, va se réaliser. Je suis fier d’être le premier président démocratiquement élu de notre histoire à pouvoir passer le relais à un autre président démocratiquement élu », a tenu à souligner Mahamadou Issoufou.
Rappelons que le président nigérien n’est pas candidat à sa propre succession. Il passe la main, après ses deux mandats, comme le prévoit la Constitution du Niger.
Le candidat du parti PNDS au pouvoir, Mohamed Bazoum a lui voté ce matin, après le chef de l’État, dans le même bureau de vote de Niamey. Le candidat du RDR, Mahamane Ousmane, est dans son fief, à Zinder.
Tour d’horizon hors de la capitale
Malgré le froid et les rafales de vent de l’harmattan qui souffle sur le pays en ce moment, les électeurs dans les différentes régions sont sortis pour exercer leur devoir de citoyen, rapporte notre correspondant, Moussa Kaka.
Selon des informations en provenance de ces régions, l’affluence était au rendez-vous à la mi-journée. C’est le cas de Maradi, Zinder,Tahoua et Tillabery, entre autres.
Dans les zones nomades à Agadez, Tchintabaraden, Tamaya et Abalak, les électeurs ont bravé de basses températures pour aller voter. Selon un membre de la société civile à Tillabery, tout se déroule normalement.
À Maradi, Moutari Boiteux, coordonnateur de la CAP 20-21, de l’opppsition, avait salué le bon déroulement des élections.
La seule fausse note est ce communiqué qui émane de la Céni. Ses services ont démantelé un réseau de distribution de faux bulletins de vote, imprimés au Nigeria et livrés dans la bourgade de Kore May Rouwa « pour le compte d’un parti politique en compétition. Ces faux bulletins ont déjà été distribués, selon la Céni, dans plusieurs communes de la région de Dosso. Il en est de même à Dabaga, au nord d’Agadez. La gendarmerie a ouvert une enquête et plusieurs personnes ont déjà été appréhendées.
Source:rfi