La pandémie de Covid-19 a plongé l’an dernier le continent africain dans une récession sans précédent. Les pays africains ont besoin de financer leur relance, mais contrairement aux grandes puissances, ils n’ont pas les mêmes capacités. Le sommet de Paris consacré à la relance de ces fragiles économies, à la question de leur dette et à la crise sanitaire s’est achevé ce mardi dans la soirée.
La conférence de presse a débuté un peu avant 20h30, après plus de cinq heures de plénière. C’est Emmanuel Macron qui a pris le premier la parole. Le président français est revenu sur les objectifs de ce sommet : apporter des réponses de court terme et lancer des dynamiques pour lancer le « New Deal » pour l’Afrique. L’ambition était de récolter 100 milliards de dollars, il promet d’y parvenir. « Nous avons réussi à avancer », a insisté Emmanuel Macron même s’il reconnaît que tout ne peut être changé en un jour. « Nous sommes prêts à réallouer les droits de tirage spéciaux dont la France sera dépositaire, de telle sorte à constituer un tour de table qui s’élève au moins à 100 milliards pour l’Afrique. C’est-à-dire que nous devons plus que tripler l’enveloppe naturelle de l’Afrique à l’occasion de cette émission de DTS. Donc notre travail dans les prochaines semaines va être de convaincre les autres de faire le même taux d’efforts que la France à commencer par les États-Unis d’Amérique […] Je suis confiant […] Cela suppose une réallocation massive de la part de tous les pays les plus riches. La France sera à ce rendez-vous »
Cette perspective n’est pas si folle pour le président sénégalais Macky Sall dont le pays est déjà engagés avec d’autres pour tenter de produire des vaccins anti-Covid d’ici 2022. Il a relevé que les campagnes de vaccination menées tambour battant dans les pays industrialisés ne garantissent « absolument pas la sécurité sanitaire ». Il a mis en garde contre le risque de développement en Afrique de « variants extrêmement résistants ».
À plus brève échéance, les dirigeants présents se sont engagés à renforcer l’initiative Covax qui a permis à plusieurs pays africains de vacciner leur population… En accélérant le transferts des doses des pays développés, l’objectif est de passer de 20 à 40% de personnes vaccinés d’ici la fin de l’année.
L’Afrique fait figure de continent relativement épargné sur le plan sanitaire, avec 130 000 morts du Covid-19, selon les chiffres officiels, sur un total mondial de près de 3,4 millions. Mais elle paye un très lourd tribut économique et social, faute d’avoir pu comme les pays les plus riches lancer de pharaoniques plans de relance.