Après les Communes de Matam et Ratoma c’est au tour de Matoto d’avoir son Centre Gestion Agrée ce mercredi, 23 juin 2021. Il vise à identifier les entreprises informelles afin de les aider à se formaliser et contribuer au développement économique du pays. L’évènement a été présidé par le ministre de l’industrie, des petites et moyennes entreprises, Tibou Kamara.
Peu avant l’administrateur général du centre de gestion agréé de Matoto, c’est le maire de la commune, Mamadouba Tos Camara, qui a pris la parole pour encourager ses citoyens à adhérer au CGA pour accroître l’économie et faire des bénéfices. Ensuite Aboubacar Camara a livré ses trois principaux objectifs.
« Le premier point consiste à regrouper tous les exploitants artisanaux et commerciaux, les prestataires de services. Le deuxième point consiste à les accompagner sur le plan comptable, leur formation et le renforcement de leur confiance avec l’administration fiscale. Et le troisième consiste à les faciliter l’obtention des crédits auprès de nos partenaires », explique l’administrateur général du CGA de Matoto.
Le représentant du secteur privé à cette cérémonie a prodigué d’utiles conseils aux entrepreneurs. Mamadou Saliou Diallo patron du groupe SONOCO a demandé aux patrons d’entreprises de s’adapter aux réalités du moment. « On ne doit pas avoir peur de se formaliser. C’est quand on est formalisé qu’on pourra avoir des accompagnements. Si on ne se formalise pas, on reste au point de départ. Ça ne veut pas dire que ceux qui évoluent ne gagnent pas l’argent, mais ils vont mal l’utiliser. Il invite également l’administration fiscale d’encourager les nouvelles entreprises et non les étouffées avec des taxes exorbitantes ».
Séance tenante, le ministre du budget a tenté de rassurer. Ismaël Dioubaté a donné des avantages liés à la formalisation des entreprises. « Les droits d’enregistrement sur les statuts sont acquittés à 100 000 GNF au lieu d’un % du capital. Le versement forfaitaire sur le salaire et la taxe d’apprentissage sont exonérés pour les trois premières années. L’impôt sur les bénéfices est totalement exonéré pendant les trois premières années. Les adhérents bénéficient d’un abattement de l’impôt sur les bénéfices de 50 % pour la première année et 25 % à partir de la quatrième année. Une exonération de battant au titre de l’année d’adhésion au lieu des deux années suivantes », promet le ministre du budget.
Le représentant de l’Union européenne a engagé son institution à accompagner la Guinée dans ce programme. Bien avant, Josef Col a fait une lecture de l’économie guinéenne. « Nous le répétons souvent, avec une pression fiscale autour de 11, 12% la Guinée reste sous performante dans la mobilisation de ses ressources intérieures. Non seulement le niveau est structurellement faible, mais elle est même sous pression à la mesure qualitative extérieure de la CEDEAO… », analyse l’Union Européenne.
Le ministre de l’industrie, des petites et moyennes entreprises déclare que le secteur informel représente 70% de l’activité économique de la Guinée et 95 % des emplois se trouvent dans ce secteur. Tibou Camara invite les acteurs de ce secteur à s’approcher des CGA. « Je voudrais dire aux PME qu’en en acceptant de se formaliser elles auront droit à l’accès aux crédits, les exonérations en termes de droit de taxes, d’impôts… ».
Déjà le Centre de Gestion Agréé de Matoto a enregistré une quinzaine d’adhésion informe son administrateur général.
Mamoudou Boulléré DIALLO