C’est une exclusivité HADAFO MEDIAS ! Mamadou Sylla, chef de file de l’opposition décrit une gestion opaque et un comportement méprisant du président de l’Assemblée nationale envers ses collègues. Tout a commencé le mardi dernier, quand un camp (un groupe de députés) a décidé de dénoncer la gestion du président du parlement.
Ces députés ont été convoqués à la présidence et depuis personne n’en parle à visage découvert au RPG, le parti au pouvoir. Mamadou Sylla, le chef de file de l’opposition, dénonce une gestion d’une autre époque. « Je me réserve souvent depuis 13 mois de dire des choses sur l’assemblée nationale. Mais j’avoue que moi-même je suis victime, le président de l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara n’est pas transparent c’est la vérité. Je le connais depuis longtemps, c’est un ami. Je crois qu’il gère un peu comme un canton. Mais aujourd’hui on est en démocratie, c’est impossible de gérer comme ça ».
C’est une fronde qui a éclaté au sein de la mouvance présidentielle à l’assemblée nationale. Plusieurs députés accusent le président de l’institution d’octroyer des marchés à sa famille. A la tête du mouvement, Honorable Louceny Camara dans. Mais après la rencontre à la présidence, il ne veut plus en parler. « Je n’accorde pas d’interview. Vous ne voulez pas connaître le sujet d’abord avant de le rejeter ? Non ! Vous nous parlez en off ? Non ! ».
Aux yeux de Mamadou Sylla, Amadou Damaro Camara n’entretient pas des bonnes relations avec ses collègues notamment les députés de l’opposition. « Si tu entends majorité ce qu’il y’a une minorité. Mais lui, il est arrogant, et il nous néglige. J’ai officiellement demandé trois audiences au président Damaro, il me les a toutes refusées. Il ne prend pas mes appels et ne réponds pas mes sms. Il a eu un décès et j’ai tout fait pour lui présenter mes condoléances, impossible. Il me fuit. Il est plus facile de rencontrer le président de la république que mon collègue président de l’Assemblée Nationale. Or, c’est le contraire qui devait se produire », dénonce-t-il.
En se basant sur son propre constat, il dit craindre pour l’avenir de la démocratie en République Guinée. « Je ne sais pas dans quel pays on se trouve. D’un côté, le président de l’exécutif, Alpha Condé ne veut pas qu’on le critique, qu’on lui dise la vérité et de l’autre le président de l’Assemblée Nationale gère le parlement comme un canton parce que ce n’est pas la démocratie ça », dénonce, le chef de file de l’opposition.
Le renouvellement du bureau de l’Assemblée nationale prévu la semaine prochaine, s’annonce tendu. Les frondeurs n’excluent pas de signer une pétition pour changer le règlement qui consacre le poste du président pour la durée de la mandature selon certaines indiscrétions. Selon un des frondeurs, 70% des députés du parti au pouvoir désavouent la gestion du président du parlement.
Mamoudou Boulléré Diallo.