La tension monte en Afrique du Sud qui fait face depuis quatre jours à des violences déclenchées par les militants pro-Zuma en pays Zoulou. Les émeutes se sont transformées en révolte de la faim et se sont étendues aux quartiers pauvres des grandes villes : pillages, affrontements avec les forces de l’ordre… Au moins six personnes sont mortes depuis samedi. Le président Cyril Ramaphosa s’est exprimé à la télévision nationale lundi 12 juillet, il appelle au calme et mobilise l’armée.
Le ton du président était grave et martial. Cyril Ramaphosa décrit les violences de ces derniers jours comme les pires que le pays ait jamais connues depuis les années 1990.
L’armée a été déployée dès lundi 12 juillet dans les provinces les plus touchées par la mobilisation. Elle sera accompagnée de tous les services de défenses et de renseignement pour agir en support de la police et « rétablir l’ordre ». Un conseil militaire se réunira deux fois par jour en présence du président, et ce, jusqu’au retour au calme.
Sur les causes de la révolte, il a exclu tout motif politique, désignant les auteurs des violences comme des opportunistes instigateurs de chaos. Le président sud-africain s’est voulu très ferme, insistant sur la tolérance zéro appliquée aux personnes qui troubleraient l’ordre public.
« Des actes opportunistes de criminalité »
« Au début des émeutes, il y avait peut-être des personnes qui cherchaient à créer des troubles liés au conflit ethnique. Nous savons que la plupart de nos concitoyens refusent d’être instrumentalisés par ces tensions ethniques, a-t-il assuré. Ce que nous voyons aujourd’hui sont des actes opportunistes de criminalité avec des groupes de personnes qui cherchent à instaurer le chaos pour couvrir leurs actions de pillage et de vol. Aucune cause politique, aucune revendication ne peut justifier la violence et la destruction. Ceux qui paient le prix sont les plus pauvres et les plus démunis. Les commerces et les infrastructures ont été détruits. Conséquence, nos malades n’ont pas pu recevoir leurs médicaments. Le personnel de santé ne peut plus se rendre dans les hôpitaux et les supermarchés ne sont plus approvisionnés en nourriture. D’ici à quelques semaines, nous allons bientôt faire face à un grand risque d’insécurité alimentaire et de manque de médicaments. »
Près de 500 personnes ont déjà été arrêtées et Cyril Ramaphosa a promis que l’armée n’hésiterait pas à poursuivre les arrestations si nécessaires et que la justice se saisirait prioritairement de ces affaires.
Enfin, il a annoncé souhaiter rencontrer les différents leaders des partis politiques afin, dit-il, de recueillir leur « sagesse », et tenter avec eux de résoudre la crise.
rfi.fr