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mercredi, septembre 18, 2024
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Conakry : le cimetière national Cameroun manque de places

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Le cimetière national Cameroun est confronté depuis quelques temps à un manque de places pour inhumer des corps. Une situation qui inquiète  son administrateur général. El hadj Biro Keïta plaide aussi auprès des autorités pour l’amélioration des conditions de travail du personnel lors d’une immersion de la radio Espace à cet endroit hautement mutique.

 Dans ce cimetière, aucun accès n’est permis sans la présentation d’un certificat de décès ce, pour éviter d’être complice d’un crime sans le savoir, ou de faire obstruction à une enquête. C’est l’un des  premières mesures prises par El hadj Biro Keita et ses collègues. A cela s’ajoutent les frais d’inhumation qui s’élèvent à 50. 000 francs guinéens. « Si je n’exige pas un certificat de décès ce n’est pas bon pour moi. C’est comme ça que je travaille ici. J’ai bloqué le colonel Moussa Tiegboro Camara sous la pluie avec un corps non identifié. Il est resté ici attendre le papier. A la fin il m’a félicité et d’autres même m’ont donné de l’argent », confie l’administrateur général du cimetière de Cameroun.

Notre arrivée a coïncidé avec celle d’une équipe de la Croix-Rouge guinéenne transportant un corps. Problème, ils ont oublié le certificat du décès. Le défunt est mort du covid mais l’administration a décidé d’appliquer la règle. « Je suis venu accompagner ici le corps d’un membre de ma famille qui est décédé au CET-PI de Gbéssia service de réanimation. Vu la précipitation nous sommes venus vraiment on a oublié la déclaration de décès qui est un document vraiment indispensable pour l’accès au  cimetière de Cameroun. C’est une mesure tout à fait normale », témoigne Dr Mamadou Sarafou Diallo, proche du défunt.

Le personnel a profité de notre micro pour faire des palidoyers en vue de l’amélioration des conditions de travail. Ceux qui creusent disent-ils déclarent  vivent pratiquement des dons récoltés après chaque enterrement. « Nous percevons une prime de 440  000 francs guinéens ça ne couvre plus nos besoins. Nous souffrons. C’est après les enterrements que les proches de victimes nous offrent des aumônes et c’est avec ça qu’on nourrit nos familles », se lamente Ibrahima Sory Soumah.

Soryba Bangoura lui ne perçoit aucune prime. Il s’occupe essentiellement de la propreté de la cour avant de pouvoir intégrer le cercle du personnel. « Je n’ai pas de salaire à la fin du mois mais je gagne ma vie ici au cimetière. Donc je nettoie partout où se trouvent des saletés. Je n’aime pas l’insalubrité. Je rends propre mon lieu de travail. Et je nettoie aussi des tombes les proches des défunts chrétiens ou musulmans m’offrent de l’argent et avec cet argent je satisfais mes besoins et ceux de ma famille », se confie le jeune stagiaire.


En dépit des problèmes liés au traitement salarial et aux conditions de travail, le cimetière manque de places, toute la superficie disponible a été utilisée. A date, enterrer est devenu un casse-tête révèle Elhdj Biro Keita. « Je suis vraiment préoccupé par le manque de places ici. Il faut que l’Etat trouve un accord avec les eaux et forêts afin de trouver quelques places dans la forêt classée. En ce moment il n’y a pas de places ici et si par malheur j’ordonne à ce qu’on déplace un corps au profit d’un autre ça crie et moi je ne veux pas de problème. A l’Etat de trouver la solution avant que ça n’explose », plaide le gardien du cimetière national.

Il ne faut pas perdre de vue le cadre de travail des agents dans ce cimetière. Loin du confort, l’administrateur s’installe ici dans un petit magasin qui lui sert de bureau. « De fois les gens viennent je les retiens au dehors pour ne pas exposer l’état de mon bureau. Je n’ai pas de placards, pas de secrétaire, il m’en faut un. En ce moment, je garde mes archives dans un sac vide de riz à la maison. Je couvre le cimetière de Cameroun, le mausolée et le cimetière de Nongo », explique le doyen qui précise d’avoir aucun moyen  de transport.

Non loin de là, des menuisiers  fabriquent des cercueils. Eux aussi se plaignent. « En ce moment, nous manquons de matériel de travail. Nous demandons de l’aide à l’Etat. La coupe et le transport des bois sont interdits.  Un cercueil coûte 2 500 000 GNF ici. La clientèle se fait rare. Les gens n’utilisent pas de cercueils en ce moment. Quand un client vient aujourd’hui ça va faire encore des jours avant d’en voir un autre », explique Mamoudou Soumah, menuisier.

 Le cimetière de Cameroun a été créé en 1945 selon son administrateur général. C’est seulement en 2018 qu’une administration a été composée par le gouverneur de la ville de Conakry pour mettre fin à certaines pratiques peu orthodoxes.

Mamoudou Boulléré Diallo et Yacouba Traoré.

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