La marche ne doit pas être si lente. Les audits devraient clarifier les choses pour qu’on sache qui a fait quoi. Les fonds publics nous ont certainement aidés à améliorer un peu la desserte en électricité, mais le problème demeure et ce n’est pas sur le point de s’arrêter. Les problèmes sont fréquents. Certains quartiers sont dans le noir, nous entendons leurs habitants se plaindre. On nous promet que le problème sera réglé dans le temps. Mais il y a des guinéens qui ne veulent pas qu’on s’en sorte. Et ce n’est pas parce que nous manquons de moyens. La crise d’électricité, mais également la crise d’eau, qui continue de maintenir la Guinée, château d’eau de l’Afrique occidentale, dans un besoin permanent d’eau potable. Pour approvisionner certains quartiers, la société des eaux de Guinée, est obligée de transporter des quantités importantes dans des citernes pour alimenter des bornes fontaines. Au moins les responsables de la SEG diront qu’ils font des efforts pour satisfaire à la demande sociale. Mais c’est totalement en dessous de ce qu’elle peut offrir aux citadins des villes guinéennes de boire une eau saine. Ceux qui sont dans les villages et qui veulent éviter les maladies hydriques, n’ont que peu de choix. Les puits améliorés ne sont pas en quantité. Le service national d’aménagement des points d’eau, fonctionne à peine. Ces cadres ne font rien qui part au-delà des discours, des ateliers ou des études. Et tous les ans, ils ressassent le même discours. Jamais, ils ne proposent de solutions véritables pour sortir les villages du danger des maladies. Heureusement pour certains villages, des ressortissants peuvent cotiser. Pour d’autres encore, les institutions et organisations non gouvernementales interviennent. Le problème n’est pas totalement juguler, mais ils vivent mieux que ceux qui boivent l’eau de marigot. Pour l’accès à l’eau potable aussi, ce n’est pas l’argent qui manque, mais la gestion qu’on fait du peu qui existe. C’est pour ces citoyens qui manquent d’électricité et d’eau potable que les audits sont nécessaires. Il faut les faire maintenant pour assainir la gestion et récupérer l’argent volé. Plus le CNRD met du temps à auditer la gestion des précédents gouvernements, moins, il a le courage de le faire. Et ce n’est pas juste. La transition ne servirait à grand-chose si elle doit se contenter de l’organisation des élections. Vivement les audits pour découvrir le mal de ce pays. Seuls ceux qui sont propres, doivent gouverner le peuple qui attend toujours le bonheur. Dans les mois à venir, le débat politique devrait s’ouvrir. Nous parlerons d’élections et du renouvèlement de toutes les institutions. Les indélicats qui ont contribué à rendre notre Etat déliquescent, vont encore vouloir occuper des bonnes places. Si on n’y prend garde, ils réussiront. A notre détriment, ils continueront à pervertir toutes nos institutions. Rien ne les empêchera de continuer à tuer l’économie et les humains qui tenteront de les empêcher de s’enrichir avec arrogance. Vivement les audits.
Jacques Lewa Leno, journaliste au groupe Hadafo Médias