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Récupération des domaines de l’Etat: c’est normal d’être sceptique à ce stade ( Jacques Lewa Leno)

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C’est le début d’une opération de récupération des domaines de l’Etat. Certains y croient. D’autres non. Et c’est normal d’être sceptique à ce stade. En 1984 et en 2008, les militaires sont venus avec force, mais ils n’ont finalement réalisé aucune de leurs ambitions, en lien avec la moralisation de la vie publique. Nous nous sommes limités à la destruction et à la récupération des biens de certains dignitaires du premier régime en 1984. Et en 2008, rien de similaire. On s’est limité aux discours de Dadis qui croyait bien faire. Et au terme, si l’on a pu évaluer ce qui a été fait, c’est l’organisation de la présidentielle qui a permis de remettre le pouvoir aux civils, comme on le dit. Le patrimoine bâti a été bradé. Les administrateurs ont profité de leurs positions au sein de l’appareil de décision pour se les offrir. Et sans gêne, ils disent les avoir acquis comme tous autres citoyens. N’a-t-on pas vu, ou ne voit-on pas, les guinéens qui ne disposent pas de moyens, souffrir pour obtenir une petite portion de terre ? N’apprenne-t-on pas au quotidien des problèmes domaniaux dans la banlieue et le grand Conakry ? L’Etat a été violent à l’endroit des pauvres et partout. De manière brutale, il a fait partir des occupants illégaux. Ceux qui détiennent des papiers qu’ils ont bien voulu brandir, n’ont pas été écoutés. Ceux qui du point de vue du droit, auraient estimé avoir tous les droits sur des propriétés, ont été réduits au silence. Et cet épisode est très récent. A Kaporo, Coyah et Dubréka. C’était inhumain. Malgré tout, des guinéens ont dit que les domaines de l’Etat doivent lui revenir. Ne pas le dire expressément aujourd’hui parce que nous avons des proches qui sont des occupants illégaux, c’est ne pas vouloir du changement. Et ce serait bien dommage si nous venions à rater cette autre occasion. Le travail à faire demande à la fois du courage et de la lucidité. Le courage pour ignorer que des amis peuvent être concernés. S’ils ont été bons en amitié, des décisions peuvent être difficiles à prendre. Mais il existe aussi dans les cités des indigents. Des guinéens qui n’ont pas trouvé de ressources nécessaires pour se trouver des logements propres à eux. Ces derniers pourraient être comme les habitants de Kaporo qu’on a vu occuper des semaines durant, une mosquée et une ancienne école pour s’abriter. La lucidité c’est bien de travailler à ne pas commettre de nouvelles injustices. Les domaines de l’Etat sont connus. Les maisons qui relèvent du patrimoine bâti sont facilement identifiables. La direction du patrimoine bâti public peut réussir un tel travail en peu de temps. D’ailleurs, un inventaire a déjà été fait et c’est la décision qui reste. Celle de pousser tout le monde à obtempérer pour le bien public. C’est d’abord une question de dignité pour un Etat de disposer de ses bâtiments qu’il peut utiliser pour loger des bureaux, des cadres et mêmes des indigents.

Jacques Lewa Leno, journaliste au groupe Hadafo Médias

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