Il est si perdu, qu’il se croit presque saint dans sa position de victime sociale. Jeune intellectuel travaillant sur des dossiers importants. Il a foi que son job peut aider à faire avancer le pays, jusqu’à ce qu’il aperçoive l’argent. L’argent qui construit. L’argent qui souille aussi mais sans trace. Le bruit des autres n’empêche pas les nantis de la drogue d’habiter les châteaux. Ne serait-ce que pour cela, les narcos qui excellent dans le blanchiment des capitaux se donnent trop de joie dans notre pays. La bataille pour le changement de comportement ne se fera pas avec les politiques. Les politiques adorent la pourriture et le flou.
Ce guinéen étourdi dit tous les jours que son argent lui a été volé par ceux qui ont participé aux différents gouvernements sous Conté et Condé. Mais il a en tête des voleurs attitrés. Des voleurs qu’il a déjà condamnés dans le discours populaire, sans les avoir écoutés. Il reste déterminé à voir la justice prendre enfin ses responsabilités pour les condamner. Mais ce guinéen trop convaincu, n’aime pas que la justice découvre un autre voleur. Il n’aime pas qu’on interroge l’histoire. Il n’aime pas que la justice s’intéresse à la gestion de son parent, leader politique, hier ministre tout puissant.
Le guinéen narcissique aime le colonel Doumbouya. Il l’aime parce que c’est lui qui a chassé Alpha Condé du pouvoir. Il aime parce qu’il espère qu’il repartira bientôt dans son camp de Forécariah pour laisser les civils gérer à volonté. Gérer comme ils l’ont fait jusqu’à maintenant. Dilapider l’économie nationale pour se faire de belles villas inaccessibles par voie routière. Le guinéen n’aime donc pas que le colonel parle de récupération des biens de l’Etat. Il n’aime surtout pas qu’il s’intéresse à la gestion de nos doyens devenus grands leaders. Il n’aime pas que la justice soit au service de tous, si ce n’est à son seul service et en sa faveur.
Le guinéen ethno préfère le désordre. Il se plaît dans un État de non droit. L’Etat dont les serviteurs détruisent les fondements. Des serviteurs qui paraissent plus tôt en bienfaiteurs, tant qu’ils peuvent partager autour d’eux, quelques sommes d’argent. Le guinéen ethno, préfère son clan à la nation. Il préfère son groupe de méchants citoyens à la vérité, de plus en plus désirée. Le guinéen ethno aime le procureur Charles Wright, si son travail est de poursuivre les autres. Mais il le déteste, s’il exprime son désir de savoir sur la gestion de son leader bien aimé.
Le guinéen indigne, aime la Guinée. Mais il préfère les autres pays. Il préfère tout autre pays dont le geste peut l’aider à jouir des privilèges de la nation. Il préfère même qu’on vende une partie du territoire que de rester dans ce pays, alors qu’il n’en est pas le Chef suprême. Le guinéen indigne, déteste ses derniers jours le procureur général, l’agent judiciaire de l’Etat et le Colonel Mamadi Doumbouya. Nous lui disons tout simplement que nous le connaissons et on s’en fout.
Par Jacques Lewa Léno, journaliste au groupe Hadafo Médias