De sa création vers les années 60 à nos jours, la Fédération Guinéenne de Football (FGF), hormis la décennie glorieuse couronnée par le triplé du Hafia Football club, sous l’ère de la 1ère République, n’a pas pu accomplir de grandes choses dans son développement.
Cette fédération, à la faveur du pluralisme, a connu une libération des énergies qui lui ont fait traverser entre autres des moments difficiles, dont nous vivons aujourd’hui le point culminant. Ce point culminant est marqué par la nécessité de la mise en place d’un deuxième comité de normalisation (CONOR) en moins d’une décennie par la FIFA afin de ramener la sérénité et la transparence dans le fonctionnement organisationnel du sport roi, « le football ».
En effet, au moment de l’entrée en fonction du Comité de Normalisation (CONOR), il y a deux mois, la Fédération Guinéenne de Football présentait un tableau peu reluisant : tantôt elle se débattait dans des conflits multiformes qui empêchaient toute préparation sereine d’une équipe nationale compétitive, tantôt les positions de la Fédération Guinéenne de Football et de la Ligue Professionnelle étaient inconciliables.
Par ailleurs, le CONOR a constaté que tous les voyants sont au rouge, et ce, malgré l’accompagnement substantiel des partenaires (FIFA / CAF).
Les difficultés qui ont, de nos jours, négativement impactés les performances de notre football sur tous les plans, ont pour noms:
- Les conflits de personnes,
- Le manque de respect des textes et règlements en vigueur,
- Le manque de transparence,
- L’ingérence des pouvoirs publics précédents,
- Le déficit criard d’infrastructures de qualité.
Ces difficultés ont fait plonger notre football dans les ténèbres, en dépit de quelques rares moments d’espoir et ont empêché l’émergence d’un football plus structuré et plus performant aussi bien au niveau national qu’international.
À ces maux, s’ajoutent également le manque d’une politique nationale de formation appropriée et d’un plan stratégique clairement défini pour le développement du football.
En ce qui concerne la performance du Syli pendant cette CAN Cameroun, je dirai qu’une équipe nationale ne se construit pas à la veille des compétitions, mais elle doit être le résultat d’une politique de formations, de détection de talents depuis le bas âge, et de compétitions (interscolaires, inter-quartiers, inter-villes, inter-préfectorales, inter-régionales).
C’est dire que le travail en profondeur pour un résultat efficace et efficient durable a été abandonné au profit de la facilité du très court terme.
Nous avons hérité d’une situation de crise et nous avons pris des décisions immédiates que nous ne regrettons certes pas, mais pensons que nous aurions mieux fait avec plus de temps de préparation.
C’est dans la précipitation que l’équipe du Syli national a été mise en place, après le limogeage du coach Didier SIX dont les performances avaient été jugées insuffisantes par le Bureau de la Fédération Guinéenne de Football de l’époque.
L’entraîneur Kaba DIAWARA a pris les rênes de la sélection au pied levé. D’ailleurs, il serait injuste de lui attribuer toutes les causes de la contre-performance du Syli national car il a réussi, entre autres, à constituer rapidement une équipe jeune, talentueuse, motivée, mais manquant d’expérience et de temps de travail pour agencer les complémentarités et affiner les automatismes.
Pendant cette CAN, il y a eu de belles choses qui peuvent être capitalisées. Imaginez-vous que, depuis 2006, c’est la première fois que la Guinée gagne son premier match de la CAN.
De ce fait, nous travaillons à préserver les acquis et à améliorer les faiblesses.
Nous allons tirer les leçons avec les autorités et toute la famille du football guinéen, fédérer les énergies pour la mise en place d’une équipe homogène qui nous enverra bien au-delà des huitièmes de finale, à la faveur des prochaines compétitions.
Le Comité de Normalisation, que j’ai l’honneur de présider, continuera de s’impliquer fortement pour la réorganisation et la construction d’une équipe de base solide mais travaillera aussi pour une FEGUIFOOT saine.
Nous l’avons vu, le football africain poursuit sa progression bien qu’il y ait eu des surprises à cette dernière édition de la CAN. L’Algérie, tenant du titre et le Ghana ont été éliminés dès le premier tour. Le Nigéria également, largement considéré comme étant la meilleure équipe de la phase de groupes et l’un des favoris de la compétition a été éliminé en huitième de finale tandis que d’autres nations comme la Sierra Leone, la Gambie, la Guinée équatoriale et les Comores ont fait d’énormes progrès. Cela prouve qu’il n’y a plus de petites nations de football et que toutes les équipes se valent. Nous devons donc persévérer et œuvrer pour que notre Syli national devienne une équipe très compétitive capable de satisfaire à toutes les attentes. C’est possible !
Pendant quelques semaines, le football a fédéré toutes les énergies positives de notre pays. Le Comité de Normalisation tient à remercier la population guinéenne et tous les acteurs de la mobilisation, à tous les niveaux et sans exception, autour de notre équipe nationale, depuis le début de cette grande compétition.
Le Comité de Normalisation (CONOR) profite de l’occasion pour remercier le Colonel Mamady Doumbouya, Président de la transition, Chef de l’Etat, le Premier Ministre, le Ministre de la jeunesse et des sports, et tous les membres du gouvernement pour leur accompagnement sans faille et leurs soutiens moral et financier effectif qui nous a permis de supporter nos charges durant cette grande compétition africaine.
𝗠𝗔𝗥𝗜𝗔𝗠𝗔 𝗗𝗜𝗔𝗟𝗟𝗢 𝗦𝗬, 𝗣𝗿𝗲́𝘀𝗶𝗱𝗲𝗻𝘁𝗲 𝗱𝘂 𝗖𝗼𝗺𝗶𝘁𝗲́ 𝗱𝗲 𝗡𝗼𝗿𝗺𝗮𝗹𝗶𝘀𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗙𝗚𝗙