Aissatou Diallo est porteuse de handicap depuis sa naissance. Contrairement aux autres enfants de sa génération, elle n’a eu la chance d’accéder à l’école qu’à l’âge de 9 ans, ce, après des années de réticence de ses parents à cause de son handicap. « Mes parents ne voulaient pas m’envoyer à l’école parce que je suis handicapée. C’est une allemande qui venait à la maison avec mon oncle qui a conseillé mes parents de m’inscrire à l’école et, c’est comme ça que j’ai commencé à étudier .
Durant son cycle scolaire, elle a été confrontée à d’énormes obstacles à cause de son physique. Mais Aissatou Diallo ne désespère pas. Diplômée en Administration des affaires depuis 2012, Aissatou Diallo pensait avoir franchi toutes les barrières. Mais les obstacles continuent d’exister sur son chemin. À sa première tentative pour son premier stage, celui-ci lui sera refusé à cause de son handicap. Des moments qu’elle n’est pas du tout prête à oublier. « La première fois que je suis allée dans une banque de la place pour chercher un stage, dès que je suis rentrée quelqu’un m’a tendu un billet de mille francs guinéens, ça m’a choqué. Je lui ai dit que je suis désolée, je ne suis pas venue quémander de l’argent mais chercher du travail, un stage. Le monsieur m’a dit directement madame nous désolées mais nous ne travaillons pas avec les personnes handicapées. Vous voyez que c’est une discrimination ».
Peu de temps après, elle arrive enfin à s’offrir un emploi à la direction nationale des personnes vulnérables. Malgré son handicap, elle se rend tous les jours dans sa voiture à son lieu de travail…Avec une accessibilité plus ou moins acceptable, Aissatou Diallo plaide donc auprès des autorités, pour une assistance en faveur des personnes vulnérables. « J’invite l’Etat à prendre des dispositions pour que les personnes handicapées puissent jouir pleinement de leurs droits ».
Malgré ses prouesses, elle regrette tout de même le regard de la société sur les personnes vivant avec un handicap, car selon elle, celui-ci reste le premier obstacle à leur épanouissement. L’état et la société doivent jouer leur partition pour freiner cet élan, mais selon elle, le gros travail revient aux handicapés qui doivent tout d’abord s’assumer. « Il y a des difficultés notamment pour le déplacement. Les bus ne sont pas adaptés et le transport cout cher. Donc à distance, c’est ton handicap que les gens voient, ce n’est pas facile à supporter ».
Aminata angoura/ Mamadou Bhoye Bah