Une coulée de boue rend impraticable l’une des principales entrées de Dar-es-Salam, un quartier situé dans la commune de Ratoma et qui abrite la plus grande décharge de déchets de la capitale guinéenne. Pendant cette saison pluvieuse, cette situation rend perplexes les habitants. Malgré de nombreux efforts entrepris par ces derniers pour attirer l’attention des autorités rien n’est fait pour atténuer la souffrance des citoyens. Dar-es-Salam est un quartier lugubre où un éboulement a causé la mort d’une dizaine de personnes il y a quelques années.
Au début de la saison hivernale, les habitants de Dar-es-Salam côtoient la boue. La décharge serait à l’origine de cette coulée. Une situation qui rend impraticable la route. Naby Laye Camara, riverain, est dépassé. « Ce sont les ordures qui drainent tout ça dans nos foyers… ».
La boue et l’odeur sont le quotidien de ces habitants sans oublier le ronronnement des camions d’ordures. Hassan tout comme les autres que nous avons rencontrées ne savent à quand changera le visage de cette localité ? Hassan Camara nous confie que les habitants de ce quartier tombent régulièrement malade.
Devant une telle réalité, des riverains laissent un sentiment de résignation. Certains ne volant pas s’exprimer, d’autres montrent qu’ils doivent vivre avec. Alors que la décharge ne doit plus être à cet endroit où la densité de la population est estimée à plus de 5 mille habitants. Pour Naby Laye Camara, il est concevable qu’on prenne des ordures jusqu’au Km 36 pour venir les déverser à Dar-es-Salam. L’Etat dit-il doit trouver un autre dépotoir.
La saison sèche caractérisée par la fumée, la poussière laisse la place à l’hivernage qui offre à ces habitants une coulée de boue, son odeur insupportable et ses maladies hydriques. Des risques d’éboulement ne sont pas aussi à exclure.
Mamadou Bhoye Bah