La journée du lundi à été une longue pour le colonel Moussa Tiegboro Camara devant le tribunal ad-hoc chargé de juger les massacres des événements de 28 septembre 2009. Il est poursuivi pour plusieurs chefs d’accusations graves par le tribunal criminel. L’accusé a nié les faits qui lui sont reprochés et se considère même victime. Il dit avoir secourus plusieurs leaders le jour des massacres.
Après le rejet des exceptions soulevés par la défense, c’est le colonel Moussa Tiegboro Camara qui est appelé à la barre. Il a eu droit à une longue série des questions parfois la même question retournée dans plusieurs sens.
Est-ce que vous étiez obligés d’être au stade? Demande le président du tribunal. Non ! répond l’accusé. À part vous, vous avez vu qui d’autres au stade? J’ai pas été au stade proprement dit, j’ai vu Toumba et ses hommes dans la Cour. D’abord au petit stade et c’est là-bas qu’ils m’ont frappé. Qui poursuit le tribunal? les hommes de Toumba.
Vos hommes étaient au stade? oui ! Est-ce-qu’ils étaient armés? non. Je n’ai pas donné d’ordre, ni de consignes.
Opposés à son propre procès-verbal, l’accusée a nié certains propos transcrits. Est-ce que vous avez dit que le président a appelé Sidya Touré devant vous? non telque vous le dites je ne reconnais pas bien que j’ai signé ce procès-verbal! Est-ce que vous avez vu des femmes se faire violée ? pas du tout.
L’accusé déclare n’avoir vu aucun cadavre ni au stade encore moins à l’hôpital. Même pas un blessé.
Le colonel Moussa Tiegboro Camara a été visiblement agacé avec les questions de la partie civile. Il répondait souvent certains questions, par d’autres et le tribunal ne s’est pas fatigué de rappeler à l’ancien secrétaire général à la présidence chargé des services spéciaux qu’il ne peut pas répondre à une question par une autre.
Ce proche du capitaine Moussa Dadis Camara déclare avoir secourus plusieurs leaders et même transporter d’autres comme Cellou Dalein Diallo et 4 autres à bord de son véhicule. Mais Aboubacar Sidiki Diakité Toumba se vente du même rôle qui de vous il faut croire, interroge la partie civile, les leaders peuvent nous deparger répond Tiegboro Camara.
À un moment, ce colonel s’est senti tellement mal récompensé qu’il a déclaré que » le pays est mal barré ».
L’audience a d’ailleurs été suspendue suite à un mot jugé déplacé prononcé par la partie civile. L’accusé clame son innocence et demande la confrontation avec ceux qui lui reproche des faits criminels.
Mamoudou Boulléré DIALLO